Une école, des échos
Paru en août 2017 aux Editions à La Carte
Disponible aussi chez l'auteur.
75 méditations sur les fondements de l'école et de la pédagogie.
Extrait de l'introduction:
Evoquer l’école résonne en cent et mille sens,
de l’abyssal ennui jusqu’aux nues de la culture. On dira l’ennui; on se frottera à la culture mais on interrogera aussi quelques paresseuses habitudes de penser.
A quoi sert donc l’école? Question biaisée
car il s’agit de savoir QUI elle pourrait servir. On tend à penser l’éducation comme un outil qu’une société commettrait à ses propres aspirations. Il faudrait – dit-on – que l’école
servît à l’intégration sociale et à l’avenir professionnel des enfants; qu’elle fût un creuset de démocratie et sculptât le monde rêvé. Préposée aux destins collectifs,
on la charge de cheviller les charpentes de la nation et de forger des cerveaux d’utilité publique. Servant ainsi, la voici serve, s’avisant mal des singularités et liée par des finalités étrangères aux
joies du connaître.
Dans les pages qui vont suivre, on n’évoque guère le quotidien de la vie scolaire, lequel a fait l’objet d’autres ouvrages . On se permet de prendre quelque recul en se risquant
à des digressions philosophiques ou anthropologiques, car on préfère s’exhausser un peu plutôt que de courir les chemins desséchants de l’urgence et de l’immédiat. Il n’est pas exclu que la crise
de l’école – son malaise du moins – s’exacerbe précisément de ce qu’on élude d’en penser les fondements.
On verra que le diagnostic s’écrit d’une encre sévère
et lasse. Il ressemble au zéro pointé infligé au cancre. Valéry considérait qu’une chose réussie est une transformation d’une chose manquée. Donc une chose manquée n’est manquée
que par abandon .
Les manques de l’école sont effectivement des abandons: nous soutiendrons qu’elle abandonne la personne singulière au profit d’un individu dilué dans le collectif; qu’elle
abandonne la liberté au profit de la norme, l’intelligence au profit de la technoligence; qu’enfin elle s’éloigne des profondeurs de la pensée au profit de précipitations numériques.
Ces
quatre abandons ont fait l’objet de conférences prononcées voici quelques années. Nous tentons ici d’en rassembler la substance.
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